La sclérodermie systémique (SSc) est une maladie auto-immune systémique rare touchant majoritairement les femmes et qui est la plus sévère des maladies du groupe des rhumatismes inflammatoires chroniques. Cette maladie affectant le tissu conjonctif, entraîne une fibrose de la peau et des organes internes engendrant une forte surmortalité et une morbidité très lourde dû aux complications cardio-pulmonaires. Sa physiopathologie est incomplètement comprise mais elle relève de l’interaction de facteurs de susceptibilité génétique avec des facteurs d’environnement. Les interactions entre des lésions microvasculaires et des perturbations immunes des réponses à la fois innées et adaptatives, promeuvent secondairement l’activation de cellules mésenchymateuses qui induisent une fibrose systémique. Notre équipe est engagée de longue date dans la compréhension de la physiopathologie de cette maladie complexe.

Le projet

Nos stratégies pour disséquer la physiopathologie de la sclérodermie systémique reposent sur l’étude des bases génétiques de la maladie et les polarisations des différentes réponses immunes innées et adaptatives. Nous étudions également rôle du stress oxydant et, les modifications épigénétiques impliquées dans le dérèglement des fibroblastes et l’inflammation chronique, avec pour but ultime d’identifier des biomarqueurs d’intérêt et de nouvelles approches thérapeutiques. Pour cela, nous avons constitué une grande banque d’échantillons biologiques comportant de l’ADN, de l’ARN, du sérum, du plasma, des tissus et des cellules, dans le but de développer une recherche appliquée aux patients. De plus, nous avons mis en place une plateforme de modèles murins précliniques reproduisant différents aspects de la sclérodermie systémique et permettant d’explorer en détail toute molécule thérapeutique candidate. Nous travaillons en étroite collaboration avec les équipes cliniques de l’hôpital Cochin afin que nos recherches puissent bénéficier autant que possible aux patients.

Nous étudions également l’impact de modifications du microbiote intestinal sur le phénotype de cette maladie. Nous pensons que l'immunité innée et l’entrainement macrophagique jouent un rôle clé dans la pathogenèse de la ScS. L'aggravation de la maladie pourrait être provoquée par une immunité entraînée inappropriée des macrophages, induite par une forme de dysbiose. Notre objectif principal est de décrypter les liens entre alimentation, microbiote et immunité entraînée dans le cadre de la SSc. Cette nouvelle étude devrait apporter des informations fondamentales sur l’impact immunitaire de l’alimentation et de l’environnement sur le microbiote intestinal et pulmonaire, dans la SSc. Nos résultats pourraient permettre d’élaborer des outils thérapeutiques alternatifs ciblant l’alimentation et le microbiote, constituant ainsi une thérapie moins invasive que les médicaments immunosuppresseurs aujourd’hui utilisés.

Financements