L'éradication du VIH se heurte à un obstacle majeur qui est la persistance virale dans les cellules réservoirs malgré le traitement antirétroviral. La latence du VIH désigne des virus silencieux, qui peuvent encore produire des particules infectieuses en cas d'interruption du traitement. Elle peut s'expliquer par une inhibition de la transcription virale et/ou par un défaut aux étapes co ou post-transcriptionnelles. Notre groupe a montré que HUSH réprime le promoteur LTR du VIH-1 dans plusieurs modèles de latence du VIH-1 et a donc proposé que HUSH puisse être un acteur de la latence du VIH (Chougui et al., 2018)(Matkovic et al., 2022).
Nous avons récemment découvert un nouveau mécanisme d'extinction des gènes dans les cellules humaines qui relie l'extinction épigénétique et la dégradation de l'ARN : HUSH interagit avec CNOT1, l'ARN exosome nucléaire pour induire la dégradation de la transcription de l’ARN transcrit à partir du LTR du VIH-1, tout en induisant l'hétérochromatinisation du provirus par la propagation de H3K9me3 (Matkovic et al, Nature Communications 2022). Ce nouveau type de mécanisme de répression de l'expression de gènes chez les mammifères démontre un lien étroit entre le métabolisme de l'ARN et la répression transcriptionnelle des gènes.
Le groupe de Roy MATKOVIC cherche à comprendre, avec des approches biochimiques, génétique, épigénétique, et moléculaires, comment l'ARN génomique du VIH-1 et sa prise en charge par les complexes macromoléculaires de la cellule hôte empêchent l’expression du VIH-1 et entrainent sa mise en latence.