Les travaux ont été menés par le Dr Molly Ingersoll (Institut Pasteur and Institut Cochin) et le Dr Darragh Duffy (Institut Pasteur) et par des membres du consortium Milieu Intérieur. L'équipe impliquée dans cette étude a mesuré les niveaux de 17 hormones stéroïdes sexuelles et non sexuelles par spectrométrie de masse, au sein d'une grande cohorte équilibrée entre les sexes. Les auteurs ont constaté que les niveaux d’hormones variaient non seulement selon l’âge et le sexe d’un individu, mais aussi qu’ils étaient associés à de nombreux autres facteurs, tels que la génétique et plusieurs modes de vie .

Deux découvertes sont les particulièrement notables : 1) de nombreux niveaux d’hormones stéroïdes, au-delà des hormones sexuelles, sont influencés par l’utilisation de contraceptifs oraux chez les femmes ; 2) chez les hommes en particulier, le tabagisme était associé à des niveaux modifiés de presque toutes les hormones stéroïdes mesurées.

De plus, la mesure des hormones chez les mêmes donneurs 10 ans après la visite initiale a montré que les diminutions d’androgènes spécifiques étaient associées à diverses maladies chez les hommes vieillissants, ce qui suggère que ces hormones – qui sont associées à des caractéristiques physiques et favorisent des os solides et la production de globules rouges – pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie. Cette découverte – parmi d’autres – donne à l’équipe de nombreuses pistes à explorer dans de futures recherches. 

La co-première auteure, le Dr Léa G Deltourbe, de l’Institut Cochin et de l’Institut Pasteur, a ajouté : « Cette étude apporte des données indispensables sur un sujet qui suscite beaucoup d’intérêt dans le grand public et sur les plateformes de médias sociaux, fournissant une base solide pour étudier le rôle des hormones stéroïdes dans la santé et la maladie, y-compris l’impact des perturbateurs endocriniens, le lien entre le stress et le cortisol, et le rôle des hormones sexuelles sur notre bien-être. » À titre d’exemple, la compréhension des effets potentiels de la pilule contraceptive sur la santé physique et mentale devrait conduire à une meilleure qualité de vie pour les femmes qui choisissent d’utiliser cette forme de contraception.