Le paludisme tue encore environ un demi-million de personnes chaque année. Les gamétocytes de Plasmodium falciparum, les stades sexués responsables de la transmission du parasite de l'homme aux moustiques, sont des cibles clés pour l'élimination du paludisme. Les gamétocytes immatures séquestrent pendant une dizaine de jours dans la moelle osseuse puis les gamétocytes matures sont libérés dans la circulation sanguine où ils peuvent persister plusieurs semaines. Notre équipe étudie les interactions entre les gamétocytes et les cellules de leur hôte. Notre travail s'oriente selon 3 axes principaux :
i) Etudier les interactions des gamétocytes avec le microenvironnement de la moelle osseuse
Nous avons récemment découvert que les gamétocytes immatures peuvent se développer dans des précurseurs des globules rouges dans la moelle osseuse et nous cherchons maintenant à comprendre comment les gamétocytes modifient ces cellules.
ii) Comprendre comment les gamétocytes modifient les propriétés biomécaniques de leur cellule hôte
Nous utilisons de nouvelles techniques de biophysique et de microscopie pour analyser les mécanismes régulant les propriétés mécaniques des globules rouges infectés et permettant la persistance des gamétocytes matures dans le sang.
iii) Générer un nouveau médicament antipaludique bloquant la transmission
Nous proposons une nouvelle approche thérapeutique consistant à cibler les propriétés mécaniques des cellules hôtes infectées plutôt que les voies métaboliques du parasite. Dans ce contexte, nous avons découvert que les inhibiteurs de la phosphodiestérase sildénafil (Viagra®) et tadalafil (Cialis®) augmentent la rigidité et la perméabilité des globules rouges infectés et peuvent ainsi favoriser leur élimination de la circulation sanguine.

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