Thèse réalisée sous la direction de Clotilde Randriamampita, équipe Signalisation des cellules immunes et infection rétrovirale
Lors de la stimulation par les chimiokines, les lymphocytes T se polarisent (acquisition d'un lamellipode et d'un uropode) puis entament leur migration. Ce processus est particulièrement important pour l'entrée des lymphocytes T dans les ganglions lymphatiques et augmente également leurs chances d'interagir avec une cellule présentatrice d'antigène afin d'être activés.
Nous nous intéressons, dans un premier temps, aux événements précoces de la réponse aux chimiokines. Par l'utilisation de biosenseurs, nous avons suivi les événements de signalisation succédant la stimulation par la chimiokine CXCL12. Nous avons mis en évidence que la stimulation par CXCL12 induit une augmentation de l'adénosine monophosphate cyclique (AMPc) intracellulaire suivie d'une activation d'une de ces cibles, la protéine kinase A (PKA). Cette kinase semble jouer un rôle clé dans l'établissement de la polarisation suivant un axe prédéfini par la position du centrosome mais aussi dans la régulation du niveau d'actine centrosomale. En effet, l'inhibition grâce à un composé chimique, H89, ou la délocalisation de la PKA du centrosome grâce au peptide inhibiteur, Ht31, induit à l'état basal, une accumulation d'actine. Inversement, après stimulation par CXCL12 des lymphocytes T dont la PKA a été inhibée ou délocalisée ne sont plus capables de se polariser et la déplétion d'actine reste partielle.
Dans un second temps, nous nous sommes intéressés aux événements ayant lieu au cours de migration et des changements de direction des lymphocytes T en réponse aux chimiokines. Des changements morphologiques portés par un remodelage dynamique du cytosquelette d'actine sont observés au cours de la migration et des changements de direction. Par l'utilisation d'imagerie dynamique, nous avons étudié l'implication de la voie de l'AMPc dans la directionalité lymphocytes T Nous avons suivi de façon concomitantes les variations d'AMPc et d'acto-myosine. Nous montrons que des augmentations spontanées et transitoires d'AMPc au niveau du lamellipode de lymphocytes T en cours de migration sont suffisantes pour promouvoir la redistribution d'acto-myosine et les changements de direction. Bien que l'AMPc soit considéré comme un facteur immunosuppresseur, nos résultats suggèrent que lorsque les variations d'AMPc sont transitoire, elles favorisent plutôt un comportement exploratoire des lymphocytes T.
Ce projet devrait permettre de mieux caractériser la cascade de signalisation déclenchée dans les LTs lors de la stimulation par les chimiokines et de comprendre les interconnexions entre la voie de l'AMPc et le cytosquelette au cours de la polarisation et la migration des lymphocytes T.