Impact de la perte du transporteur mitochondrial UCP2 sur la physiologie de l'intestin et l'immunité favorisant la tumorigenèse colorectale

Angèle Luby

12 novembre 2024

Thèse

Infos pratiques

14h00 - 23h00
Salle Schapira
Professionnels de la recherche et médecins
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Thèse préparée sous la direction de Clotilde Alves-Guerra, équipe Mitochondries, bioénergétique, métabolisme et signalisation

Résumé :

De nos jours, le cancer colorectal (CCR) est un problème majeur de santé publique. Dans ce contexte, notre laboratoire a identifié le transporteur mitochondrial UCP2, exprimé principalement dans le tractus gastro-intestinal et le système immunitaire, comme un régulateur clé du métabolisme dans la tumorigenèse. Son invalidation globale (UCP2 KO) dans un modèle murin de CCR favorise l'initiation de la tumeur en réponse à un changement métabolique favorisant le stress oxydatif et la synthèse des lipides. Cependant, afin de déchiffrer l'impact spécifique de la perte d'UCP2 dans les cellules épithéliales intestinales par rapport aux cellules immunitaires dans le CRC, la délétion d'UCP2 a d'abord été induite spécifiquement dans les cellules épithéliales intestinales. Cette délétion spécifique n'a pas entraîné d'altérations majeures de la physiologie intestinale ou de la tumorigenèse colorectale. Ces résultats suggèrent que l'augmentation de la tumorigenèse chez les souris UCP2 KO pourrait plutôt être liée à une altération du microenvironnement immunitaire. En effet, les études immunitaires des tumeurs colorectales UCP2 KO ont révélé que la perte globale d'UCP2 favorise les lymphocytes pro-tumoraux au détriment des cellules cytotoxiques. En outre, la caractérisation des lymphocytes CD8 isolés de la rate de souris UCP2 KO a montré une réduction de leur fonctionnalité liée à une altération de leur métabolisme. Il est important de noter que la délétion spécifique d'UCP2 dans les lymphocytes a également été associée à une augmentation de l'initiation du CCR. Dans ce modèle le dysfonctionnement de la fonction lymphocytaire a également été confirmée. Ma thèse a donc permis de déchiffrer le rôle essentiel d'UCP2 dans l'activité anti-tumorale des lymphocytes dans le CCR.