Les infections des voies urinaires touchent près de 150 millions de personnes par an, représentant la deuxième infection bactérienne la plus fréquente après les infections respiratoires. Leur taux de récidive est élevé, et elles peuvent même devenir chroniques chez certaines personnes. Dans une étude parue le 26 mai dans la revue Science Immunology, les chercheurs de l’unité Inflammation et Immunité des Muqueuses de l’Institut Pasteur et de l’Institut Cochin se sont intéressés aux réponses immunitaires émises par le corps humain face aux infections de la vessie.
« Nous avons constaté que certains globules blancs, appelés lymphocytes T mémoire, apparaissent lors d’une première infection. Ces cellules sont dites « résidentes », parce qu’elles se développent dans la vessie pendant l’infection puis y restent pour combattre les infections subséquentes » explique Matthieu Rousseau, chercheur au sein de l’unité et premier auteur de l’étude. Ces lymphocytes ont également été transformés par le système immunitaire de l’hôte, pour reconnaitre spécifiquement les bactéries causant ces infections et les éliminer de manière rapide et efficace.
Ces cellules de défense très efficaces souffrent cependant de nos options de traitement. « Nous avons observé que les antibiotiques, selon le moment où ils sont utilisés, peuvent entraver le développement de ces lymphocytes T mémoire. Sur le long terme, les bactéries peuvent même devenir résistante à ces antibiotiques » déplore Molly Ingersoll, directrice de l’unité et dernière autrice de l’étude. Une double peine pour cette ligne de défense, qui nous rappelle les conséquences que peuvent avoir certains modes de consommation sur notre santé.
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Rousseau, M., Lacerda Mariano, L., Canton, T. & Ingersoll, M. A. Tissue-resident memory T cells mediate mucosal immunity to recurrent urinary tract infection. Science Immunology online 26 May 2023, doi:10.1126/sciimmunol.abn4332.